L’alcool désinhibe : c’est pratique pour emballer … mais pour assurer au lit alors, c'est comment ?
Boire de l’alcool augmente l’excitation et stimule le désir d’avoir des relations sexuelles mais est-ce la même chose chez les garçons et chez les filles ? Qu’en est-il des « performances » sous alcool ?
Les recherches en matière de sexualité sous alcool sont assez pauvres car ce n’est pas facile à réaliser ! Quelques chercheurs s’y sont néanmoins lancés et ont mené des études sur des volontaires, garçons et filles. Le protocole consistait en deux sessions de visionnage de vidéos érotiques, la première après avoir bu une boisson sans alcool et la deuxième après avoir consommé une boisson alcoolisée. Chez les garçons les variations de diamètre de la verge étaient enregistrées par un pléthysmographe et sa rigidité par une mesure de la pression. Chez les filles un pléthysmographe intra-vaginal enregistrait l’afflux sanguin, paramètre reflétant l’excitation. Les participants devaient également évaluer le degré d’excitation subjectif qu’ils ressentaient.
Chez les garçons, l’alcool diminue le degré maximal d’érection mais accélère la survenue du degré maximal d’excitation ; chez les filles, l’alcool augmente l’excitation sexuelle et diminue l’amplitude des contractions vaginales sans modifier le temps de survenue de l’excitation maximale. Donc les performances ne sont pas réellement améliorées, elles sont même plutôt ralenties !
Sous alcool, il y a dissociation entre les attentes - l’excitation augmente - et les effets physiologiques - les performances diminuent.
Ces résultats ont été obtenus avec une alcoolémie égale à 1g/l (soit 5 verres environ), dose maximale accepté par le comité d’éthique à qui le protocole avait été soumis. On peut supposer que pour des alcoolémies supérieures l’excitation continue d’augmenter et, inversement, les performances à diminuer ; la chute des capacités sexuelles est courante chez les personnes, hommes et femmes, dépendantes à l’alcool.
Faire l’amour sous alcool n’engendre pas de risques physiologiques particuliers. Par contre on a parfois plus de mal à dire non à une sollicitation d’un(e) partenaire ou à se munir d’une protection adéquate (capote ou autre) alors que les risques de grossesse et de MST (maladie sexuellement transmissible) sont toujours présents.
Vidéo BONUS - Extrait - The Big Bang Theory - Saison 1 - épisode 8 - The grasshopper experiment -
L’épisode où on découvre que Raj ne peut pas s’adresser directement à une femme sauf … s’il a bu de l’alcool.
Nalpas
MD, PhD
Directeur de recherche émérite
Département Information Scientifique et Communication de l'Inserm