Le mot alcool en chimie désigne une grande famille de substances qui ne sont pas toutes consommables - 3ème partie : l'isopropanol
Cet alcool contient 3 atomes de carbones, sa formule est CH3CHOHCH3.
C’est un liquide volatil incolore à l’odeur fruitée et au goût légèrement amer.
Ses utilisations industrielles sont multiples. Il sert de dégraissant, de décapant, de solvant, d’additif à l’essence et est à la base de la fabrication du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé dans le monde.
En médecine il est utilisé comme biocide, en particulier dans les solutions hydroalcooliques désinfectantes mais aussi pour le massage en tant qu'alcool dit “à friction”.
L’isopropanol ingéré est rapidement absorbé par voie digestive. Des études sur les mammifères ont montré que 99 % d'une dose administrée par voie orale était absorbée au bout de 2 heures dont 80% les premières 30 minutes. Il est métabolisé à 80% par le foie en acétone par l’enzyme appelé alcool déshydrogénase, et est ensuite éliminé par voie rénale ou pulmonaire. Les 20% restants sont éliminés directement par les reins. La demi-vie est de l’ordre de 4 à 7 heures.
L’absorption par la peau est très faible et lente.
L’absorption d’isopropanol entraîne une ivresse comparable à celle de l’éthanol. Des troubles digestifs comme des douleurs abdominales et des vomissements sont fréquents. Mais l’isopropanol est surtout un dépresseur du système nerveux central. Survient rapidement une somnolence, des troubles de la coordination (=ataxie), une diminution de la fréquence respiratoire, une hypothermie, une hypotension et un coma. La toxicité est attribuée à la fois à l’isopropanol lui-même et à l’acidose qu’il provoque. La dose minimale d'isopropanol entraînant des symptômes aigus n'a pas été établie. Des adultes ayant reçu 20 à 30 ml d'une solution d'isopropanol à 50 % n'ont présenté que des signes et des symptômes légers. Il a été proposé que, chez un adulte, la "dose létale probable" peut être de 240 mL (= 3,4 ml/kg chez un adulte de 70 kg).
On dispose de peu de données : un groupe américain a constitué un registre des hospitalisations pour intoxication à des alcools autres que l’éthanol dans 38 sites différents entre 2010 et 2012. Sur les 360 cas recensés, 171 (48%) étaient dus à l’éthylène glycol, 85 (24%) à l’isopropanol et 42 (12%) au méthanol.
Nalpas
MD, PhD
Directeur de recherche émérite
Département Information Scientifique et Communication de l'Inserm